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III. Le destin de Calais se joue et se conclut à Moret

Amis de Moret, 3ème partie

De la paix d’Amboise au Tour de France

Dans ce début mai 1563, revenue à Saint Germain-en-Laye, heureuse d’avoir ramené la paix dans le royaume, Catherine de Médicis aura toutefois à organiser le retour de la paix civile et religieuse à l’intérieur de la France, en même temps que le retour de la Normandie à l’obéissance au roi mais surtout la reprise du Havre-de-Grâce, honteusement cédé par les protestants à la reine d’Angleterre.

Le retour à la paix intérieure était plus que complexe, nombreuses étant les provinces et les personnalités huguenotes, les prédicants en tout premier lieu, qui n’acceptaient pas la paix d’Amboise ni ses conditions. L’amiral de Coligny1 ne dira-t-il pas en conseil au Prince de Condé : ‘Monseigneur, vous vous êtes chargé de faire la part à Dieu. D’un trait de plume, vous avez ruiné plus d’églises qu’on en eût détruit en dix ans. Et quand à la noblesse que vous avez garantie seule, elle doit avouer que les villes lui donnèrent l’exemple. Les pauvres avaient marché devant les riches, et leur avaient montré le chemin’.

Aussi c’est dans une lettre du 18 mai à Lansac, son ambassadeur à Rome que Catherine de Médicis va résumer son plan d’action. Lansac, enfant naturel de François d’Angoulême, avant qu’il ne soit François Ier, avait une influence très particulière dans la première proximité de la reine Catherine de Médicis, depuis qu’il l’avait accueilli chaleureusement à son arrivée en France en 1533 avant son mariage à Marseille avec Henri d’Orléans. Lansac2 aurait été le fruit des amours du futur roi François Ier, qui avait alors succombé aux charmes de Jacquette de Lansac, l’épouse d’Alexandre de Saint Gelais, chambellan et conseiller du roi Louis XII.

Catherine de Médicis dans les années 1560 Louis de Saint Gelais, seigneur de Lansac, 1513-1589

« J’envoye mes cousins les maréchaux de Montmorency et de Bourdillon et de Vieilleville par la plus part des provinces de ce royaume, pour tirer et parachever ledit établissement et faire nettoyer le pays d’une infinité de voleurs qui ne se pouvait réduire, sans le couteau …../…. Mondit cousin le maréchal de Montmorency va en Ile-de-France, et Picardie, mondit cousin le maréchal de Bourdillon en Touraine, Anjou, le Maine, Poitiers, une partie de la Bretagne et la basse - Normandie, et mondit cousin le maréchal de Vielleville en Lyonnais, Dauphiné, Provence et Languedoc, où les armes n’ont encore été déposées »


à ceux-là il faudra ajouter Armand de Gontaud-Biron pour la Guyenne.


François de Montmorency Imbert de Bourdillon François de VieilleVille


Revenons à ce début mai, même si elle fait toute confiance au Prince de Condé, la reine craint encore les protestants et surtout l’amiral de Coligny en qui elle a peu confiance, quand elle apprend le 6 mai que l’amiral à l’intention de rejoindre la Cour à Saint Germain, suivi d’un grand nombre de gentilshommes de son parti, par crainte que la duchesse de Guise ne fasse valoir à nouveau son point de vue sur sa responsabilité dans l’assassinat de son mari par Poltrot de Méré. Aussi, Coligny va-t-il attendre d’être rejoint à Essonne par le Prince de Condé et ses 200 chevaux, lequel lui fera comprendre, qu’il serait peut-être préférable qu’au lieu de rejoindre la Cour, il aille dans ses terres de Chatillon, « Sa Majesté ne refusant pas à la Duchesse, de le poursuivre par voie de justice 3 »


Anne d’Este, duchesse de Guise 1531-1607 Gaspard II, amiral de Coligny 1519-1572


En bonne italienne et Florentine, en excellente régente puis reine, enfin reine mère, Catherine de Médicis était avant tout, toujours très bien informée, et ne sous-estimait pas la volonté de la reine Elisabeth 1ère de recouvrer Calais et le Calaisis, devenus territoires de la couronne de France, et cela à n’importe quel prix. L’anglaise n’avait-elle pas dit à Briquemaut « qu’en occupant Le Havre-de-Grâce, elle n’avait songé qu’à venger l’honneur anglais, compromis par la perte de Calais ».

Fort habilement Catherine de Médicis savait qu’il était de l’intérêt français de récupérer le Havre par la force plus tôt que par la diplomatie, même au prix d’une reculade anglaise. Aussi ne fera-t-elle rien de trop, pour tenter de circonvenir la reine l’Angleterre. Tout de go, elle avait dans un premier temps, le 30 avril 1563 sommé Elisabeth, par la bouche de Paul de Foix son ambassadeur de restituer Le Havre à la couronne de France.

Dans les nombreux échanges de correspondances entre la France et l’Angleterre, il y aura une hypocrisie totale, car la reine d’Angleterre tout comme Catherine de Médicis et le roi Charles IX savaient parfaitement ce qu’avait été le comportement des protestants français, du Prince de Condé comme celui de l’amiral de Coligny, et quel aura été le jeu des anglais dans l’utilisation des protestants dans l’affaire du Havre. Toutefois, leurs négociations et leurs échanges, tant qu’ils restaient officiels, ne prêteront que sur l’aspect juridique et diplomatique des choses, aussi il n’est pas sans intérêt de regarder quelques-unes des écritures que le temps nous aura laissé : « Monsieur de Foix, écrira la reine mère le 17 mai 15634, j’ai vu toutes vos lettres des 13 et 18 du présent par lesquelles vous avez si minutieusement et clairement représenté le discours des choses qui se sont passées au lieu où vous êtes, pendant ces temps-là, et mêmes en la réquisition que vous avez faite à la reine d’Angleterre ma sœur, de me restituer le Havre-de-Grâce, suivant le contenu en ses protestations et déclarations, et la promesse qu’elle en a pas plusieurs fois réitéré qu’il ne se peut rien désirer davantage, et ai grande occasion de me louer de la prudence et modération avec laquelle vous lui en avez parlé et répondu à tout ce qu’elle a su mettre en avant pour la défense de son usurpation. Et pour ce qu’il me semble que je n’ai à vous répondre ni sur la négociation du sieur de Briquemault, ni sur le surplus du contenu en vos dites lettres, mais seulement sur ce qui concerne votre dite dernière dépêche et la réponse que m’a fait faire la dessus ma dite sœur, qui est le point où il se faut s’arrêter. Je vous dirai que dès le jour même que votre dépêche du 8ème nous eut été rendue, l’ambassadeur l’Angleterre résident par deçà envoyât demander audience pour me présenter deux lettres de ma dite sœur, qu’il venait de recevoir et pour me faire entendre en l’assemblée de mon conseil et en présence de mon cousin, le Prince de Condé et du sieur de Châtillon, amiral de France, les choses dont il était chargé de sa part, ce que je lui ai accordé au lendemain.…./…. Et si elle vous parle de Calais, vous lui ferez la même réponse que de coutume, qui est que le temps échu à la restitution, je satisferai au traité sincèrement et de bonne foy »



Elisabeth Ière par Steven van der Meulen, 1563

Le premier portrait en pied de la reine


Quand à Elisabeth, qui avait bien sûr et immédiatement refusé, comprenant surtout que ses anciens alliés protestants français, n’avaient quasiment plus aucun pouvoir ni influence à la cour ni auprès de Catherine de Médicis, elle va charger un nouvel agent le sieur Danett 5, envoyé pour faire savoir à la reine mère « qu’elle consentait à rendre le Havre et à ne plus presser la restitution de Calais, pourvu qu’on lui donna des bonnes garanties que cette place lui serait remise dans le délai fixé par les traités », et elle amendera6 encore sa position en faisant un pas de plus : en prétendant qu’elle n’avait jamais dit « qu’ elle garderait le Havre jusqu’ à ce qu’on lui rendit Calais, mais seulement jusqu’à ce qu’on lui eût rendu compte de Calais… ». Mais ce dernier message fut maladroitement porté, non plus par Danett, qui jusqu’alors s’était montré assez habile, mais cette fois par Throckmorton, ce qui ne pouvait qu’irriter davantage la Reine mère.



Le Port du Havre-de-grâce fondé en 1517 par François Ier


Le très pacifique Connétable de Montmorency, pour une fois ne le sera plus. Au lendemain de la signature de la paix d’Amboise il n’avait pas dispersé l’armée royale, comme on aurait pu s’y attendre vu l’impécuniosité royale, bien au contraire, il va aussitôt donner l’ordre au Rhingrave de Salm Dhaun de s’établir à Montivilliers dans la proximité du Havre, pour empêcher les anglais de pouvoir recevoir des secours par la mer comme par la terre. Le Connétable, surtout depuis le début juin, avait pu gagner à une politique belliqueuse la Reine mère tout comme le prince de Condé.



François Clouet: Jean Philippe de Salm, Rhingrave de Salm Dhaun, 1520-1569


Fort habilement la reine saura organiser l’armée royale en autorisant le Connétable de Montmorency à fusionner dans l’armée royale grâce à la dynamique née de la paix d’Amboise, les contingents militaires protestants avec ceux des catholiques5 officiellement réconciliés : les réalités familiales arrangeaient bien les choses. Ce seront sous son commandement, que ses neveux huguenots Coligny et Dandelot, tout comme son fils aîné François le très catholique, ou son second fils, le ‘politique’ Henri de Montmorency Damville, et bien sûr le Prince de Condé qui vont en ce début d’été, aller ensemble mettre le siège au Havre. La reine mère autorisera dès le 21 mai le Connétable à faire partir de Paris douze canons et d’autres pièces d’artillerie, avec la poudre et les boulets nécessaires, pour renforcer la dotation de ceux déjà en service dans l’armée royale et confirmera le maréchal de Brissac à



François d’Andelot de Coligny 1521-1569


la tête des troupes, marchant en avant-garde vers le Havre. Le maréchal de Brissac va dès ce 21 juin, commencer les opérations de préparation du siège.

Un mois plus tard, jour pour jour, le Connétable va prendre dans l’enthousiasme, le commandement de l’ensemble des troupes, où les nobles huguenots, Condé leur montrant l’exemple, étaient venus en foule rejoindre et renforcer les troupes catholiques de l’armée royale, ces dernières mobilisées autant pour venger l’assassinat du duc de Guise que de s’emparer du Havre, cette tâche sur le front des protestants. « D’ici à Bayonne, tout crie : ‘vive la France’ » s’écria le Connétable.

En plein accord avec Catherine de Médicis, la décision et le plan d’action étaient de prendre le Havre de vive force et au plus tôt. Arrivé à Graville, le Connétable réunira autour du maréchal de Brissac, à un souper au prieuré de cette ville qui fera date, tous les chefs de son armée et y expliquera sa stratégie en décodant d’attaquer les anglais du côté de la mer.



Charles 1er de Cossé, Maréchal comte de Brissac 1505-1563

Surnommé ‘ Le Maréchal de Brissac ’


La reine mère, quant à elle, arrivera à Fécamp deux jours plus tard. Elle s’installera au manoir de Vitaulal, que les religieux de Fécamp avaient fait meubler de tentures et de tapisseries, et où elle séjournera pendant toute la durée du siège du Havre.

Le maréchal de Brissac conduira l’action de main de maître. L’absence de décision et l’impréparation des anglais de tous les mois précédents, anglais qui ne surent profiter des succès de l’amiral de Coligny venant de s’emparer de Caen ni de l’atout que représentait Montgomery gouvernant Dieppe, pour organiser la défense du Havre et la fortifier à la mesure de la menace française.

Dès la paix d’Amboise signée, Montmorency avait donc envoyé le Rhingrave avec ses 10.000 hommes prendre position à Montivillliers, où il attendra le solide renfort des Suisses. Cette menace aussi réelle que puissante, laissa pourtant les anglais sans réaction. Pas plus d’ailleurs, que le 29 juin, lorsque le maréchal de Brissac va lancer ses premières escarmouches. Ces attaques entreprises avant la mi-juillet par les hommes du Rhingrave et les Suisses de Pfyffer soutenus par les premières 25 enseignes françaises envoyées par le Connétable, permettront l’ouverture d’une première brèche au boulevard Sainte Adresse, alors que le Connétable n’était pas encore parvenu au Havre. Les anglais quand même vont se réveiller, et Warwick enfin demandera des secours non seulement à la reine, mais surtout à l’environnement normand, celui qui était tenu par le parti protestant.



Pfyffer, commandant les Suisses au siège du Havre


Warwick anticipant sur l’avenir par trop probable de sa garnison du Havre, après l’ouverture de la première brèche, écrira encore le 25 juillet à la Reine Elisabeth: « La brèche était si grande qu’encore que nous ayons pu repousser un assaut, la place devait forcément tomber dans leur pouvoir, avant la composition. Il y avait une autre brèche au boulevard Sainte Adresse; soixante hommes pouvaient y passer de front aussi facilement que sur un terrain plat ; la courtine étant entièrement abattue, nul homme ne pouvait se maintenir sur le rempart. Notre farine et notre biscuit étaient épuisés et nos soldats sur le point de de se mutiner. Nous espérons que Votre Majesté ne sera pas mécontente, car nous n’avions plus que deux heures pour répondre aux offres du Connétable de Montmorency »


Warwick avait été nommé et installé dans sa position de gouverneur civil et militaire du Havre, dès la signature du traité de Hampton court et la remise à sa Reine du port du Havre par les Protestants français sous l’autorité de Condé et de Coligny. Il n’ignorait plus, il savait même parfaitement que la situation avait radicalement changé depuis la paix d’Amboise, et qu’il n’aurait plus le moindre soutien, ni le même appui à obtenir de ce parti7: « L’inconsistance et la faiblesse de ce prince de Condé sont si grandes, il a tellement oublié et Dieu et son propre honneur, qu’il s’est laissé gagner par la reine mère à marcher contre Sa Majesté au Havre; pour le moment, c’est l’homme qui plus que les autres, a entrepris de persuader à ceux de la religion, de trouver bon, juste et légitime, qu’il y aille, et qui sollicite le plus ceux de la religion de servir dans cette guerre contre Sa Majesté…

Le 26 juillet, une deuxième brèche est faite, cette fois au château. Les anglais informés du peu de succès des négociations que Trockmorton tente d’organiser auprès de la Reine Catherine, et n’entrevoyant aucune autre possibilité, commencèrent à penser à la capitulation. Une dernière sortie pour montrer aux français leur courage, fut bien sur inutile. Et le lendemain 27 juillet Warwick8 envoya un officier, le colonel Hughes Paulet, porteur de ses propositions, que le Connétable renvoya sans dire autre chose, que son exigence d’une capitulation sans conditions. Il voyait bien, en face de lui l’offensive préparée par le maréchal de Montmorency, qui avait rassemblé face à la seconde brèche’ cinquante gentils hommes, cinq cent hommes choisis d’entre les troupes de Charry, autant que celles de Saarlabos, dix-sept compagnies du corps commandé par Richelieu, et dix de celui qui était sous les ordres de Timoléon de Cossé 9, fils du maréchal de Brissac.



1563: Plan du Havre de Grâce, dit ‘plan de Warwick »


Un jour plus tard, le 27 juillet, le connétable de Montmorency accompagné de Condé et de Coligny recevra la reddition sans condition d’Ambroise Dudley, 3ème comte de Warwick, qui dirigeait une garnison décimée par la peste, perdant plus de 60 hommes chaque jour, dont le retour des survivants en Angleterre y causera par contagion plus de 21.000 morts. La capitulation avait été signée sans même être suivie du rétablissement de la paix. Toutefois le Connétable autorisait les anglais de se retirer avec leurs bagues sauves, mais en laissant dans la ville évacuée, son armement, ses canons et ses munitions aux mains de l’armée royale.


Les français, catholiques et protestants à nouveaux réunis, avaient grâce à cette union conçue et mise en œuvre par le Prince de Condé et le Connétable de Montmorency, gagné la victoire.

Le 31 juillet, la flotte anglaise tardivement organisée par Lord Cecil et enfin autorisée par la Reine Elisabeth, arriva en vue du Havre, mais cela était trop tardif. La ville s’était rendue, sa garnison sévèrement contaminée par la peste, du moins ce qu’il en restait avait embarqué sur des navires de transport, avec leur chef, Warwick gravement blessé d’un coup d’arquebuse à la cuisse.


La reine mère eut la joie de pouvoir voir de ses propres yeux cette flotte anglaise qui amenait les 6.000 hommes engagés pour sauver le Havre, avec ses canons, ses armes et ses vivres. C’est ainsi que la première et la plus meurtrière des conséquences de la reprise du Havre sera l’entrée de la peste en Angleterre.


La grande peste de Londres de 1563


Ce même jour Catherine de Médicis adressera une lettre à Monsieur de Rennes, son ambassadeur à Vienne « C’est un bien advenu à ce royaume par la grâce de Dieu, et contre l’opinion de beaucoup de gens, en quoi il a montré sa justice et son équité ». Et le 2 août 1563, sur le conseil de Montmorency, elle nommera Sarlaboos gouverneur du Havre, avec charge de reconstruire en urgence la ville et d’y rétablir le catholicisme, mais surtout de veiller à l’expulsion définitive des anglais.


Une chose était certaine, c’était depuis la connaissance des conditions du traité d’Hampton Court que Catherine de Médicis, malgré son fort attachement pour Condé, commencera à mettre une première distance avec lui, mais surtout, ayant en main suffisamment de preuves matérielles, elle ne fera plus jamais confiance à l’amiral de Coligny, avec lequel elle se comportera de ce jour en « vraie Florentine ».


Les anglais, réembarqués pour l’Angleterre, Catherine de Médicis fait arrêter le 5 août l’ambassadeur anglais Throckmorton, celui qui dès le début de la guerre civile, avait quitté la cour de France pour se mettre aux cotés de Condé. Là aussi elle avait reçu la certitude enfin définitive, qu’il avait été l’inspirateur sinon l’artisan du traité de Hampton court, ce traité qui pour elle, avait trop facilement, et par la complicité définitive de l’amiral de Coligny, fait succomber Condé dans la désobéissance. Trockmorton, sera gardé rigoureusement, pour ne pas dire très sévèrement par les Suisses.


L’entrée royale faite au Havre, La reine mère va encore faire quelques détours, avant que de diriger vers Rouen, qu’elle voulait être le point d’orgue de ce voyage


Ce sera le 12 aout 1563, que Charles IX en armes, fera aux côtés de sa mère fera son entrée solennelle à Rouen, libéré depuis le mois d’octobre précédent. Catherine de Médicis, sur le conseil du chancelier de l’Hôpital, alors que le prince de Condé et le Connétable de Montmorency dans la suite de la Paix d’Amboise, de l’union inespérée des catholiques et des protestants, recevaient la gloire de la reprise du Havre, décida pour que son pouvoir en sorte conforté que le meilleur moyen serait d’avancer l’usage de la majorité du roi, pour pouvoir procéder à son intronisation. Elle s’appuyait sur la loi établie par Charles V, qui s’était alors fondé sur les exemples bibliques de Joas et de Josias, appuyé des autorités de David et de Salomon, et qui en prenant cette loi en 1373 avait déclaré que « les rois sont capables de gouverner leur royaume aussitôt qu’ils ont atteint l’âge de quatorze ans ». Charles V l’avait bien sûr fait enregistrer par le Parlement de Paris.



Charles IX, Roi de France


Pour donner l’importance souhaitée à cette décision, le jeune Charles du haut de ses 14 ans , qu’il avait fêté le 14 juin, sera accueilli par le parlement de Rouen, le 15 août, jour certainement choisi symboliquement car c’était celui de l’Assomption de la glorieuse Vierge Marie, ayant à ses côtés sa mère, la reine mère, le duc d’Orléans son frère, les princes du sang, les grands seigneurs du royaume et les officiers de la Couronne, les grands seigneurs du royaume, précédant les conseillers d’état.



Le parlement de Rouen


Sous le dais fleurdelisé où il s’était assis, il dit10: «Après avoir donné la paix à mon royaume, et chassé les anglais, qui, contre toute justice, s’étaient emparés du Havre, je suis venu ici pour remercier Dieu des grâces qu’il m’a accordées et des puissants secours que j’ai reçus au milieu des troubles dont mon royaume a été agité ; pour faire connaître à tout le monde , que puisque j’ai atteint l’âge de la majorité, je ne veux plus souffrir la résistance et la désobéissance à mes volontés, qui a paru en plusieurs de mes sujets dans ces derniers temps. Mon intention est donc, que mon dernier édit soit religieusement observé dans toute l’étendue de mon royaume, jusqu’à ce que le Concile ait décidé les points de Religion qui sont en controverse, ou que j’en ai moi-même autrement ordonné, et que l’on punisse sévèrement, comme désobéissants et rebelles, tous ceux qui le violeront. J’ordonne à tous mes sujets des villes et de la campagne, de désarmer.

Je leur défends à tous mes sujets, même à mes frères, sous peine d’être traités comme criminels de Lèse - Majesté, de passer dans des pays étrangers sans avoir obtenu mes passeports, d’entretenir aucun commerce secret avec les Princes étrangers, amis ou ennemis,

de leur écrire ou députer sans ma participation. Défens aussi de faire aucune levée d’argent sans mes ordres exprès, suivant l’édit que j’en ai donné, voulant qu’l soit publié dans tous les parlements de mon royaume. »

Le jeune roi, pour terminer son propos, va exhorter le Parlement de Normandie à rendre exactement la justice, aux parlementaires à remplir dans l’exercice de leur charges ce que leur conscience exigeait, à s’acquitter de ce qu’ils devaient à Dieu et de contenir les peuples dans la paix et dans l’obéissance à leur Souverain. C’était en quelques phrases toute l’énumération du plan d’action si bien mis en place et réussi par sa mère.

Cette harangue royale sera suivie par un discours du chancelier de l’Hôpital, rappelant que c’était une toute autre ambiance qui avait présidé un an plus tôt à l’entrée royale à Rouen, à la suite de la reprise de la ville après le long siège sanglant, ‘que la prise du Havre avait décidé de l’affaire de Calais, que le roi Henri II père de Sa Majesté, s’était obligé à rendre aux anglais après l’espace de huit ans, mais à cette condition que si un des deux rois de France ou d’Angleterre faisait la guerre à l’autre, il était déchu de tous les droits qu’il prétendait avoir sur cette place. Ainsi les anglais n’ayant pas observé cette clause, ils n’avaient plus aucun droit à prétendre sur Calais. » Dit autrement le Chancelier de l’Hôpital avait précisé avec force que les anglais n’ayant pas respecté les clauses du traité de Cateau-Cambrésis, « ils avaient rompus leurs droits à prétendre sur Calais ».

Après toutes ces différentes harangues, la reine mère Catherine de Médicis, remerciant les propos du roi son fils, se lèvera pour annoncer avec solennité, qu’elle remettait volontiers et avec joie entre ses mains, l’administration du royaume, que les Etats lui avaient confiée.


Cette intronisation de son fils, permettra surtout à Catherine de Médicis de régler l’épineuse question de la ‘lieutenance générale du royaume’, un moment proposée au comte de Schomberg, le futur premier comte engagiste de Moret, qui l’avait aussitôt et courtoisement refusée, cette prestigieuse lieutenance générale que convoitaient ardemment le Prince de Condé et le Connétable de Montmorency, en récompense du mérite de la paix d’Amboise. Elle la supprimera purement et simplement, permettant pas là de ne pas avoir à faire un mécontent.


Le Comte de Schomberg, qui sera en 1574 le premier comte engagiste de Moret


Les discussions entre la France, et l’Angleterre, le Havre revenu à la couronne, vont cependant se poursuivre à Rouen toujours dans la perspective de Calais: La reine mère avant même d’être arrivée à Rouen, après la prise du Havre, en avait profité pour déclarer la guerre à l’Angleterre. Déclaration bien théorique, car les deux pays aspiraient avant tout à la paix, et le pacifique Montmorency revenait à sa nature profonde, là encore préférait et poussait pour l’entente avec Elisabeth, même si celle-ci s’en tenait encore et toujours aux termes du traité de Cateau-Cambrésis :’Calais devait lui être restitué dans un espace de huit ans, à moins que la France ne lui paye les 500.000 écus convenus, pour lesquels les otages français étaient toujours enfermés dans la tour de Londres ». Mais le Connétable là encore agira avec sa tempérance, laissant le quotidien se dérouler dans les formes strictes et attendues du quotidien.

Le 16 août 1563, Smith l’ambassadeur anglais, qui lui avait pu suivre l’introni sation royale va être reçu par la Reine mère et le jeune Roi en l’abbaye de Saint Ouen. Ils lui diront qu’ils considèrent Trockmorton comme le premier instigateur des troubles, mais que s’il a été arrêté le 10 août et conduit sous bonne escorte dans le château de Saint Germain-en-laye, c’était pour le protéger, car il est tant haï, que le laisser en liberté pourrait mettre ses jours en danger. Mais surtout la reine, refusant pour une fois et contre son habitude, toute prudence et toute réserve dans le propos, dira à l’ambassadeur de la reine Elisabeth: « Votre maitresse nous a trompé, si elle a perdu le Havre, tant pis pour elle ! Aujourd’hui, elle n’a plus aucun droit sur Calais »

Sir Thomas Smith 1513-1577 Nicolas Throckmorton 1515-1571, en 1564


Smith va alors seulement écrire à Lors Cecil: « La guerre a été déclarée par une proclamation (de la Reine mère) du 6 juillet, mais avec le seul but de reconquérir le Havre. »


Le jeune Roi et la reine mère ayant quitté Rouen, se rendirent à Caen, autre point fort de la sédition huguenote, puis le 18 août Charles IX va notifier au très catholique Parlement de Paris présidé par Christophe de Thou, de bien vouloir enregistrer ‘l’édit de proclamation de sa majorité’. Ils chargèrent pour cela Lansac, qui venait de revenir du Concile de Trente.


Une séance du parlement de Paris au XVIème siècle


Ce dernier dut affronter une mauvaise volonté sans nuance des parlementaires dans leur très grande majorité, quand ce n’était pas leur critique de l’autorité royale, au motif du soupçon qu’ils se susurraient, que le roi voulait l’existence des deux religions. Mais surtout ce qui heurtait plus encore les parlementaires parisiens, c’était ‘l’édit de suppression des armes’, annoncé par le jeune roi dans son adresse au Parlement de Rouen, alors que Paris, intégralement et strictement ville catholique, y tenait particulièrement, pour maintenir son rang. Le parlement de Paris, pour rester cependant dans l’apparence de l’obéissance et du respect de l’autorité royale, va envoyer immédiatement son premier président Christophe de Thou assisté de Nicolas Prévost et de Guillaume Viole pour exposer au jeune roi et à la reine mère les raisons qui avaient engagé les parlementaires à refuser sinon à différer la publication de l’édit royal.


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Christophe de Thou, Premier président du parlement de Paris: 1508-1582

Léonard Gaultier, graveur et estampeur


La Florentine les reçut avec une infinie bonté… ! et ne s’émut pas quand les parlementaires conclurent en dernière argumentation, que « Paris étant la capitale, et la forteresse de la France, il était de la sureté de tout le royaume que les parisiens restassent armés. »

La reine mère avait compris l’usage qu’elle pouvait faire de ce faux pas, pour assurer l’autorité de son pouvoir, de cette ‘rébellion’ du parlement de Paris. Elle va l’utiliser par cette étonnante diplomatie, qu’elle leur formulera avec cette argumentation: ‘En tentant de révoquer l’édit qu’a publié le Parlement de Rouen, celui de Paris tente d’affaiblir son autorité, donc sa légitimité encore soulignée par le jeune roi, son fils. Elle est donc obligée de faire rendre un édit, ‘plus extraordinaire encore’ ce qu’elle fera en se présentant le 24 septembre devant eux. Par cet arrêt, le roi sans n’avoir plus aucun égard à l’arrêt du Parlement de Paris, cassait et annulait les décisions des parlementaires parisiens, « comme rendues par des juges incompétents, à qui il n’appartenait pas de connaitre les affaires publiques du royaume » et en conséquence ordonnait au Parlement de Paris, de vérifier et publier son édit du mois d’août dernier, sans y ajouter aucune restriction ou modification ou condition, y enjoignant à tous les présidents et conseillers de se trouver à l’assemblée, s’ils n’en étaient pas empêchés par maladie, ou autre cause légitime, sous peine d’être interdits des fonctions de leurs charges, et leur défendant aussi d’avoir jamais la présomption d’examiner, de statuer ou même de délibérer touchant les édits de Sa Majesté, qui concerneraient l’état.

Le Parlement de Paris ne put après ce très habile et courageux coup de force, que signer sans réserve et publier l’édit de Majorité du roi déjà publié à Rouen, ce qui sera fait le 28 septembre11.

Il fallait cependant rétablir de bonnes relations avec l’Angleterre, toujours sous le coup de son orgueil et ses intérêts blessés par la reprise de Calais.


La reine mère fera donc rechercher Trockmorton de sa prison de Saint Germain, pour qu’il puisse rencontrer et s’accorder avec Smith. Les deux anglais, comme cela était prévisible vu leur rivalité, ne purent s’accorder. Cependant Smith qui avait su conserver la confiance de la reine mère, s’efforcera de tout essayer pour lui faire comprendre, que pour retrouver l’amitié de l’Angleterre il fallait revenir au Traité de Cateau-Cambrésis. Face à cette fin de non-recevoir définitive, il ne restait plus comme argument à la reine mère de faire passer un message innovateur, qu’il ne restait plus que la possibilité d’un mariage de la reine Elisabeth, avec le roi de France régnant, ou ses frères plus jeunes pour sceller à nouveau l’alliance Franco-Anglaise, mais qu’hélas ses 3 enfants n’étaient pas en âge de pouvoir l’épouser… !!! La question anglaise était ainsi différée, il restait à la reine mère, de veiller avant tout, que l’alliance entre les catholiques et les protestants puisse perdurer, et pour cela, et malgré le rôle qu’elle savait que Coligny avait joué dans l’affaire du Havre, symboliquement, elle le rétabli au conseil et lui permit de retrouver son appartement du Louvre. Ensuite, avec l’aide de ses ambassadeurs elle ambitionna pour construire un socle solide à la paix, de pouvoir rencontrer l’empereur germanique Ferdinand, le frère de Charles Quint, et le roi des Romains.


Ferdinand 1er, Empereur Romain germanique 1503-1564 Maximilien de Habsbourg, roi de Romains 1527-1576




Enfin Catherine de Médicis programmait déjà une rencontre avec son gendre, Philippe II d’Espagne le fils aîné de Charles Quint qui veuf en secondes noces de Marie 1ère Tudor, reine d’Angleterre, avait épousé en troisième noces le 22 juin 1559 dans la cathédrale Notre Dame de Paris, sa fille Elisabeth de France à l’occasion des fêtes organisées par Henri II à la suite du traité de Cateau-Cambrésis, pour établir et sceller l’alliance espagnole. Hélas, quelques jours avant sa mort le 10 juillet 1559, après la blessure mortelle que lui avait infligé Gabriel de Lorges, comte de Montmorency lors du tournoi solennel de la rue Saint Antoine, mais l’alliance espagnole avait pu être constituée, mais restait fragile, compte tenu des différences d’attitude et d’ambition des deux pays.


C’était un vaste programme, mais plus rien dans une France à l’apparence apaisée, ne pouvait freiner la reine mère dans son ambition de paix et de réconciliation




Catherine de Médicis en1563



Avec ses quarante-quatre ans, avec l’autorité naturelle que lui donnait alors sa stature alourdie par ses nombreuses grossesses, forte des 4 enfants qui lui restaient, la reine mère, toujours exceptionnelle cavalière, était parvenue à la plénitude:


Une première paix entre des catholiques et les protestants, la ville et le port du Havre-de- Grâce repris, ce premier acte de patriotisme moderne après la trahison protestante, le jeune Charles proclamé majeur et intronisé roi sous le nom de Charles IX, l’édit du désarmement des populations civiles prononcé, enfin l’autorité du parlement de Paris rabaissée, la reine mère, la florentine pouvait être à très juste titre reconnue comme l’un des plus grands et des plus efficaces des souverains qu’ait connu la France.

Elle avait de plus su conserver la ville de Metz menacée par les princes allemands, mais surtout, et c’est cela qui était essentiel, effacer la honte du traité de Cateau-Cambrésis, en faisant revenir Calais et le Calaisis dans l’autorité et la souveraineté du royaume de France.


Saint Ange, Mai 2021


A suivre : Calais : ‘Le tour de France’ et la conclusion royale de ‘Moret’





NOTES


Note 1 : Cité par Michelet, Histoire des guerres de Religion


Note 2: Lucien Romier, Le Royaume de Catherine de Médicis : la France à la veille des guerres de religion, Paris, Perrin et Cie, 1922


Note 3 : La Plainte de la Duchesse de Guise envers l’Amiral Gaspard de Coligny va empoisonner le libre arbitre de la reine mère, et la liberté d’action du roi Charles IX. Si Bien que cette plainte déposée au Parlement de Paris lui sera retirée, le roi, non sans raisons, voulant en faire son affaire. Il prendra une décision le 5 janvier 1564, dont il enverra le 9 le compte rendu à son ambassadeur à Madrid, monsieur de Saint Sulpice, pour qu’il tienne informé le roi Philippe II, soutien du ‘Clan des Guise’, les catholiques: « Voyant qu’il était malaisé de pouvoir régler de juges tant messieurs de Guise que le sieur de Chatillon, pour la mort de feu mon cousin le duc de Guise, pour ce que tous les juges étaient récusés de part et d’autre ; enfin étant le tout remis à la Reine, madame ma mère et à moi qui ne pouvons seuls en connaitre, j’ai donné un arrêt par lequel toutes choses sont remises d’ici à trois ans, et cependant ils m’ont promis ne se rien demander ni par justice ni par armes, ayant trouvé que c’était le seul moyen pour établir le repos et la tranquillité en mon royaume, que je voyais troublé et altéré par cette seule occasion. »

Bibliothèque Impériale de Saint Petersburg & Fonds Français N° 3899

L’ambassadeur vénitien commentera cette décision royale par ces termes: «Aucunes des parties ne pourra revenir à la Cour sans y être appelée


Note 4 : La Ferrière, lettres de Catherine de Médicis, T.II, p 38-40 et BN, fonds français n°17832, p10r°& 11 v°

Tout ce récit est également écrit le même jour par le roi Charles IX, complétant la lettre de sa mère.

Paul de Foix, 1528-1584, archevêque de Toulouse, ami du Chancelier de l’Hôpital et l’un des plus fidèles et des plus proches conseillers de Catherine de Médicis, soupçonné d’être un sympathisant de la cause protestante. En récompense des services rendus, il sera nommé en 1566 membre du Conseil Privé du roi Charles IX


Note 5 : Instructions à Th.Danett, 15 juin 1563, State paper office- Léonard Danett 1530-1591, membre du parlement de Londres


Note 6 : ‘We never used such kind of speche as we wold never deliver Newhaven except we might have Callice presently, but the phrase of our pspeche hath bee : Except we had reason rendered us fir Gallice’ : La reine d’Angleterre à Smith le 6 juillet 1563

La correspondance entre la reine d’Angleterre et les réponses de Smith à la reine, vont être nourries et copieuses. Elles seront reprises dans leur intégralité dans les ‘ Papiers de France’ du ‘ State paper office de Londres 1er mars-1er novembre 1563. Toute la stratégie de la reine Elisabeth se résumant à cette phrase souvent écrite : « Nous serions fort satisfaite, vous le savez, de recouvrer Calais dès à présent ; mais si on ne peut y arriver ni par sacrifice, ni par traité, il est sage de nous contenter de ce qui peut s’accorder avec notre honneur et notre sûreté »‘ ; ‘I should much content us, you know, to recover Gallice (Calais) presently, but if nether cost nor treaty can procure it, than it is wisdome to be contented, with that wich may stand with our honour and suerty.’


Note 7 : State Papers, année 1563


Note 8 : Warwick avait eu connaissance de cette note de Middlemore au chancelier Cecil qui est essentielle dans sa seconde partie, qu’il faut ici donner : « …/.. Le 17 de ce mois (juin), il a dit (Condé) ouvertement que la Reine mère voulait qu’il allât au Havre, et qu’il irait, et qu’en conséquence, tous les siens devaient se préparer pour ce voyage, entendant le faire, et leur disant que notre Reine leur avait écrit que ce n’était ni pour le motif de la religion, ni en considération d’aucune personne, ni pour aider le roi, ni pour autre chose, qu’elle avait pris et gardait le Havre de cette sorte, mais pour bien se venger de ce royaume, des injures et des torts qu’on lui avait faits, et cela avant d’abandonner l’autre…/….


Note 9 :Timoléon de Cossé 1543-1569, intéresse l’histoire de Moret et de Dormelles, par l’alliance de 1667, où Elisabeth Le Charron, dernier enfant d’Antoine Le Charron, baron de Dormelles et gouverneur de Montereau, épousa le 30 mars, Louis Timoléon, comte de Cossé et baron de Château – Giron, le 3° fils de François de Cossé, duc de Brissac, pair et grand Panetier de France, chevalier des Ordres du Roi et lieutenant général au gouvernement de Bretagne et de Guyenne. Le comte de Cossé mourut le 22 janvier 1677 dans son château de Dormelles, et ses restes furent transportés le 16 septembre 1678, en l’église des Célestins de Paris, dans le splendide mausolée que nous admirons à présent au musée du Louvre. L’année suivante, le 6 juin 1679, sa femme Elisabeth Le Charron mourut au Petit Arsenal, paroisse Saint Paul. Ils avaient eu quatre enfants :


Note 10 : De Thou, Histoire, Tome II, livre XXXV, p.421 et suivantes

Note 11 : Les autres parlements signèrent aussitôt après celui de Paris : Orléans, Auxerre, Troyes, Reims, Sens, Chaumont-en-Bassigny, Beauvais, Bourges, Chalons… ets







































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